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DOUALA : LA PROBLEMATIQUE DES QUARTIERS POPULAIRES
La ville de Douala a subi au fil des années une modification manifeste de sa structure sociodémographique par son rythme, son intensité et sa dimension. En effet, elle est à l’épreuve de la concentration urbaine, du phénomène de sur massification continuelle et plus récemment, de migrations massives dues aux crises sociales.
Cette situation représente d’une certaine façon une impasse. Autant d’évènements qui posent les jalons de modes de vie contraignants accentuant l’existence aussi bien que la surabondance de nouveaux quartiers qui font l’objet de diverses problématiques en matière de logement. Habitats « précaire », « spontané », « barriadas », « ghetto », « banlieues » ou « favelas » les terminologies diffèrent selon les sphères mais sont néanmoins englobés dans le terme générique si paradoxal d’habitat ou d’urbanisation jugé « informel ». Un ensemble de concepts ambigus qui véhiculent lors de leur emploi un certain nombre de présupposé idéologique stigmatisant et parfois discriminatoire. C’est l’une des raisons pour laquelle le CODAS Caritas Douala, à travers son Projet Amélioration des Quartiers Populaires, (projet « AQP »), a bien voulu appeler « Quartier populaire ». Cette posture confère assurément aux quartiers populaires d’énormes défis pour cause de manques de ressources et d’infrastructures de développement. Au lieu de fustiger l’entreprise de résidence dans ces secteurs manifestement inconfortables, il serait judicieux de s’intéresser aux mobiles qui poussent les gens à entreprendre une démarche d’appropriation d’un terrain dans un secteur « spontané » et par la même occasion relevé la complexité des réseaux auxquels ont eu recours les résidents dans le processus d’appropriation de ces quartiers. A côté de cela on déplore un mode de sécurisation presqu’inexistant de la part de l’Etat.
Par ailleurs, Il faut noter que les habitant-e-s de ces quartiers ont à cœur le développement de leur cadre de vie. Ainsi, dans une démarche citoyenne, ceux-ci mettent sur pied des mesures et stratégies susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie, réduire leur vulnérabilité et déconstruire les perceptions péjoratives développées à leur endroit. Pour se faire, ils se rassemblent très souvent en associations, en comités de développement, d’hygiène et de salubrité de solidarité ou de vigilance. Très souvent, les habitant-e-s eux-mêmes par leur dynamisme, par leur implication adressent des demandes auprès des autorités municipales ou opérateur de distribution de services publics tels que ENEO, HYSACAM, etc. en vue d’opérer certains changements au sein de leurs communautés. Ils contribuent également à la réalisation des actions sociales à travers les investissements humains, la construction des drains, des ponceaux, la réfection ou l’initiation des éclairages publics. Ils s’impliquent aussi dans la recherche des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux de leur entourage respectif. Dès lors, avec l’appui des acteurs sociaux ils élaborent des projets participatifs pour le développement communautaires, qui concourent entre autres à leur formation et renforcement de capacité principalement en matière de plaidoyer et lobbying. En réalité ces habitant-e-s, étant les bénéficiaires des projets de développement, sont le premier et le dernier maillon de la chaîne puisqu’ils sont à l’initiation et à la réception des projets. Le processus de décentralisation abonde dans ce sens dans la mesure où celui-ci voudrait que les initiatives de développement viennent de la base. De même ces enchaînements de stratégies objectivement organisées par les habitants sont déterminés par leur volonté au changement constructif. De ce fait, leurs perspectives ne sont résolument que le produit de véritables intentions tactiques destinées aux changements probants. Cependant ces organisations de base sont souvent confrontées à des difficultés techniques, matérielles et financières. Pourtant les résidents sont riches de potentialités humaines, socioéconomiques et culturelles qui ne demandent qu’à éclore et/ou à être exploiter. Bien d’écueils se résoudraient alors en ouvrant des perspectives favorables à l’innovation, au développement participatif et à l’acquisition des compétences susceptibles de rendre les habitants autonomes et éventuellement responsables de leur propre développement. Pour cela, certains acteurs sociaux à l’instar du Projet « AQP » (définition du sigle) accompagne les populations dans ce sens. Une stratégie au cœur du processus d’acquisition et de construction autonome de chaque communauté. Par conséquent les résidents travaillent en collaboration avec cette action d’amélioration du cadre de vie pour élaborer des propositions des solutions au développement de leur quartier. Ces-dernières sont en cours de défense au niveau des mairies, communautés urbaines, des services déconcentrés de l’Etat. Un bravo pour terminer à ces dynamiques et vaillants leaders des quartiers populaires et particulièrement d’Oyack I, Bonewonda-Matanda, Yonyong, New Town Aéroport II et Mabanda !
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